Pour se conformer au DMA, Meta va notamment autoriser l’utilisation de Messenger sans disposer de profil Facebook et restreindre le partage de données entre ses plateformes.
Après la contestation, Meta se plie aux exigences de l’Union européenne
Meta a abdiqué et consent à se conformer aux règles imposées par le Digital Markets Act (DMA), la nouvelle législation des marchés numériques mise en place par l’Union européenne et visant à limiter les pratiques anticoncurrentielles des géants du secteur technologique. « Les utilisateurs de Facebook et d’Instagram issus de l’Union européenne (UE), de l’Espace économique européen (EEE) et de la Suisse auront bientôt plusieurs choix quant à la manière dont ils souhaitent gérer leurs expériences sur l’ensemble des produits Meta », a annoncé le groupe dans un blog post publié ce lundi 22 janvier.
La société américaine, désignée comme un « contrôleur d’accès » (ou « gatekeeper ») en raison, notamment de son chiffre d’affaires dépassant 7,5 milliards d’euros et de sa valorisation sur le territoire européen, avait tenté, en novembre, de contester les obligations qui lui sont imposées devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En vain. Meta estimait, en effet, que Messenger, son service de messagerie, et Facebook Marketplace n’étaient pas concernés par le DMA, qui entre en vigueur le 6 mars prochain.
Meta offre la possibilité de restreindre le partage de données entre Facebook et Instagram
Pour « répondre aux exigences du DMA », Meta introduit une série de mesures visant à accorder aux utilisateurs un plus grand contrôle sur les données qu’ils partagent à travers ses différents services, comme l’a fait Google récemment. Et notamment sur Facebook et Instagram, ses plateformes phares. Au cours des prochaines semaines, les utilisateurs « recevront une notification » les invitant à permettre, ou non, le partage de données de leurs comptes entre les deux plateformes, indique le communiqué.
Ceux qui ont d’ores et déjà associé leurs identifiants via l’Espace Compte auront la possibilité de maintenir cette liaison ou de « gérer leurs comptes Instagram et Facebook de manière distincte », explique le groupe, afin que leurs données ne soient plus partagées et exploitées simultanément sur les deux plateformes.
Un compte Facebook n’est plus requis pour utiliser Messenger
Autre mesure notable, et attendue : il devient possible d’utiliser Messenger, le service de messagerie du groupe, sans disposer de profil Facebook. « Les utilisateurs qui choisissent de créer un compte Messenger sans fournir leurs informations Facebook pourront utiliser les fonctionnalités principales de l’application, à savoir la messagerie privée, les messages vocaux et vidéo », détaille la société.
Le même principe s’applique sur Facebook Marketplace, le service dédié aux petites annonces, où vous pourrez vendre et acheter des biens sans divulguer les données de votre compte, ainsi que sur Facebook Gaming, où il sera possible de jouer à des jeux en solo sans partager vos informations personnelles. La firme rappelle, par ailleurs, que les utilisateurs de l’Union européenne ont le choix d’utiliser ses services sans publicité, en s’abonnant à l’offre facturée mensuellement à 9,99 € et introduite en novembre 2023. Une nouvelle fonctionnalité qui fait d’ailleurs l’objet de plaintes en Europe.